Il s’agit d’un exercice de voltige d’une grande puissance, que nous pratiquons dans les stages constellations familiales avancés ou les ateliers de recherche, car il demande une grande qualité de présence de la part des participants.
C’est jouer totalement la carte de « l’effet de champ ».
Il s’agit pour chaque individu du groupe d’être à la fois dans la projection de son arbre sur les autres et en même temps support de projection pour tous les autres participants… Imaginez qu’après une préparation sur la mémoire instinctive, une quinzaine de personnes projettent toutes leur arbre sur les autres, se le verbalisent et les mettent tous en place suivant un protocole qui leur permet de cohabiter.
Ce protocole fait appel à notre capacité à mémoriser inconsciemment, prendre des « photos » précises des évènements de manière plus sensorielle qu’intellectuelle.
Ce qui fait qu’au final chacun « trimbale » pas moins de quatorze (!) projections avec lui ! Et c’est possible !
Ce qui, à première vue peut paraître un sac de nœuds indescriptible, un méli-mélo innommable devient très vite une fantastique partie de ping-pong trans-familiale, comme une chorégraphie où des danseurs d’horizons radicalement différents trouveraient une vibration commune, un terrain de danse commun, et nous nous approchons du sentiment bizarre de faire la constellation familiale de l’humanité.
C’est un miracle de voir tous ces arbres s’harmoniser à travers des résolutions communes !
C’est un peu comme ces bancs de poissons qui passent d’une pagaille nombreuse et innommable à un banc harmonisé comme un seul corps tournant et virant dans une unité fascinante.
Parfois un à-coup, un choc, alors c’est une nouvelle pagaille, pour une nouvelle réorganisation et très vite le retour à l’harmonie. Un va et- vient permanent. Un aller-retour à l’unité. Un moment d’une intensité rare.
Il devient encore plus évident dans ce cas là que la raison (et la mémoire que nous utilisons habituellement) doit laisser la place à autre chose.
En effet, à ce niveau, il y a une telle surcharge d’informations que l’« ordinateur » lâche forcément prise. « Quelque chose » prend alors le relais, quelque chose de plus grand que chaque individu, quelque chose que Jung appellerait peut-être l’inconscient collectif ou la somme des inconscients transgénérationnels.
C’est ce qui nous a fait appeler, peut-être de manière un peu présomptueuse, ces nouvelles constellations des constellations totales…