Dans cette expérience, il s’agit de travailler sans que la personne constellée ne donne aucune information. Par exemple, la personne constellée place les personnages de son arbre dans le silence le plus complet, sans leur donner d’indication, ne serait-ce que sur le sexe ou le prénom du personnage. J’ai même été jusqu’à laisser le hasard tout choisir : la personne constellée représente sur des bouts de papier chaque personnage de son arbre par un signe simple ou un numéro ; ensuite chaque figurant pioche au hasard un papier et avant de choisir lui-même sa place, il le montre au constellé pour que ce dernier soit le seul à savoir qui est qui. La constellation commence donc dans l’anonymat le plus total. Ce n’est même pas le constellé qui assigne les rôles et les places. Les figurants ne savent pas non plus le rôle des autres, ceci évite l’intervention de préjugés, de toute interprétation ou construction intellectuelle. Et pourtant, malgré un démarrage plus difficile, la constellation familiale finit souvent par « parler » vraiment au constellé, sans que les figurants ne comprennent rien à ce qui se passe réellement, vu qu’ils ne savent rien de ce qu’ils sont sensés représenter. L’intérêt de cette expérience est de confirmer la présence d’un « champ qui sait » sur lequel nous n’avons pas encore d’explication rationnelle. Mais le fait que seul le constellé comprenne ce qui se passe est gênant, la constellation familiale reste centrée sur lui ce qui « ralentit » le processus. Comme les figurants ne connaissent pas leur place, ils ne peuvent pas se relier consciemment à un travail dans leur propre arbre, ce qui s’est avéré beaucoup moins intéressant même de l’avis du constellé. Cette expérience, en dehors du côté édifiant, m’a confirmé l’importance de l’implication de tous, de tous les arbres. Un figurant passif, récepteur d’informations c’est bien, mais c’est encore mieux s’il peut être actif et apporter la richesse de son propre arbre.